Regard critique de Gilbert Lascault dans « Des réseaux roux ».
« Avec ses cheveux, Josiane Guitard-Leroux crée des réseaux roux et frêles. Réseaux, résilles, réticules, filets s’imposent. Ces réseaux constituent des ensembles de lignes entrelacées ou entrecroisées, plus ou moins régulièrement. Ils naissent en une géométrie instable, parfois tremblée, modifiée par des oscillations, par des vibrations, par de légers battements, par des frémissements subtils.
Les cheveux vivent. Chaque jour, certains sont jetés, choient, sont ramassés, récoltés, conservés, gardés, noués, enroulés sur de petites bobines, sur des fusettes, sauvés. Puis ils créent des structures, ou forment des 8, ou bien ils deviennent des écritures broussailleuses, ébouriffées, des zones hasardeuses.
Isolés, les cheveux restent vivants. Ils évoquent d’étranges autoportraits de l’artiste. Ils sont le fantôme d’une chevelure et (comme le dit Beaudelaire) « l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine » avec des « odeurs de goudron, de musc, et d’huile de coco ».
Les cheveux « enluminés » de henné deviennent des lignes de feu et de sang…Ainsi les réseaux sont des accroche-temps, des accroche-cœurs, des accroche-désirs.
Avec le nom de Josiane Guitard-Leroux, vous rêverez à des sonorités du roux et à la musique d’une guitare. »