Trikho vient du grec thrix qui signifie poil, cheveu.
Peu usitée, cette racine hellénique a donné quelques termes médicaux en français comme le trichogramme, qui est l’examen médical des cheveux.
La trichalgie ou trichodynie est une douleur ressentie au toucher des cheveux ou des poils.
La trichesthésie ou trichoesthésie est une sensibilité excessive des poils & des cheveux au moindre contact ou à la plus petite déformation.
Le trichiasis correspond à une anomalie parfois génétique, de l’implantation des cils qui sont dirigés vers le globe oculaire.
Le trichobézoard est une concrétion formée de poils & de cheveux que l’on trouve dans l’estomac chez l’homme & plus particulièrement chez les psychopathes.
La trichoglossie est une affection très particulière, qui peut faire croire qu’une touffe de poils se développe sur la langue. En réalité, il s’agit d’un allongement anormal de la gaine épithéliale des papilles linguales. En plus, la muqueuse prend souvent une coloration noire, ce qui a valu à cette trichoglossie le synonyme de « langue noire pileuse ».
La trichomanie est le tic consistant à se passer la main dans les cheveux ou la barbe, alors que la trichoclastie est celui consistant à casser ses cheveux en les écrasant entre ses ongles.
La trichotillomanie est le trouble compulsif qui fait tirer sur ses mèches ou autre poils du corps en les tortillant jusqu’à les arracher.
La trichophagie est un trouble obsessionnel compulsif & alimentaire qui consiste à manger les cheveux qui viennent d’être arrachés du cuir chevelu.
La tricophilie est une paraphile dans laquelle un individu est sexuellement attiré par les cheveux. C’est un fétichisme des cheveux.
La trichorrhexie noueuse correspond au gonflement des poils de la barbe chez l’homme & des cheveux chez la femme, en plusieurs points de la longueur du poil. Il en résulte l’apparence de nodosités blanchâtres au niveau desquelles le poil finit par éclater & se rompre.
La trichoscopie est l’examen minutieux du cheveu ou des poils, à l’aide d’un microscope. Elle est utilisée par la police scientifique pour déterminer si un poil ou un cheveu appartiennent à un éventuel suspect.
Trikho, Cette étymologie, a été pour moi la source d’un vocabulaire spécifique à ma pratique artistique.
Le premier mot créé est trikhotage qui représente les chaînettes de cheveux que je réalises au crochet & qui servent de base à nombre de mes travaux.
L’homophonie avec le français tricotage avait de quoi me séduire.
Ensuite est venu trikhothèque qui est la collection de cheveux que le public a échangé avec mes cheveux lors d’installations in situ ou qu’il m’a donné lors d’expositions.
Puis les trikhographies qui sont les signes composés de petits morceaux de cheveux. Ils forment ce qui s’apparente à une écriture mais demeure incompréhensibles.
Les performances trikographiques ont lieu tous les ans de 2001 à 2012. Cela consistait à écrire avec mes cheveux une triple suite de nombres correspondant à l’heure, le mois & l’année de la réalisation de la performance.
Commencées à 20:01 le 20.01 2001 elles se sont terminées à 20:12 le 20.12 2012.
Chaque performance s’est déroulée dans un endroit différent en se décalant d’une minute, d’un mois & d’un an.
L’adjectif trikhoteuse est apparu pour me qualifier lors de mes expositions personnelles.
Trikholand enfin, est le lieu d’exploration de mon travail.