Voici quelques questions possibles parmi tant d’autres à propos des cheveux.
De quelle couleur était les cheveux des Dieux de l’antiquité?
Hormis Zeus & ses frères Hadès & Poséidon qui ont une chevelure sombre, leurs enfants sont blonds. Cela caractérise leur jeunesse dont l’expression « têtes blondes » est l’héritière, mais aussi leur immortalité dans cet état de vigueur & de séduction que les cheveux d’or symbolisent.
Le cliché d’un panthéon méditerranéen divin brun se trouble au profit d’une image de la blondeur qui induira fortement la mode capillaire de tout le monde gréco-romain antique.
Pourquoi autant de contraintes religieuses concernent la chevelure?
Ces contraintes ont pour but de différencier les religions entres elles & vis à vis de celles qu’elles souhaitent remplacer.
Chaque religion du Livre, lorsqu’elle est apparue, a fait en sorte de se distinguer par des pratiques spécifiques concernant les cheveux.
Les juifs par rapport aux égyptiens, les chrétiens par rapport aux juifs, les musulmans vis à vis des deux.
A noter que les sikhs ont agi de même en Inde en se démarquant radicalement des religions précédentes par le port d’un turban noué de façon particulière selon les âges de la vie & qui cache des cheveux qu’il est interdit de couper.
Bouddha de son côté s’était rasé le crâne pour se différencier des brahmanes lorsqu’il décida de fonder le bouddhisme.
Ensuite au sein de chaque religion si des scissions se produisent les groupes là encore choisissent une forme de coiffure qui les distinguera, comme les orthodoxes grecs, qui conservent barbe et cheveux longs en chignon.
Quel est le lien capillaire entre les femmes hindoues et les femmes juives?
Les femmes indiennes qui offrent leur chevelure aux divinités hindoues se trouvent reliées aux femmes juives orthodoxes qui ne peuvent montrer la leur que dans la sphère privée. Pour obéir à cette règle stricte elles doivent recouvrir leur tête pour sortir de chez elles, soit par un foulard soit par une perruque.
Or il se trouve que maintenant de nombreuses juives préfèrent la perruque plus attrayante que le foulard. Mais l’achat de cette dernière pose un problème car elle se doit d’être cashère, c’est-à-dire confectionnée avec des cheveux qui n’ont pas été achetés dans les temples où les femmes indiennes les ont sacrifiés.
Voilà comment les religions (étymologiquement « ce qui lie ») nouent des liens improbables entre des femmes, par cheveux interposés.
Comment créer un réseau social avec des cheveux?
Chaque individu entretient des relations sociales dès sa naissance & se doit de les maintenir &/ou d’en créer d’autres tout au long de sa vie sous peine de « disparition ».
Chaque sujet est lié à sa famille, biologique ou adoptive. Au cours de son existence ces liens perdurent ou se brisent, de nouveaux se tissent créant un réseau dont la taille varie & qui évolue avec le temps.
Matérialisé auparavant dans des carnets répertoires d’adresses, il est devenu liste de contacts mails ou amis sur les réseaux sociaux.
Ce capital relationnel est indispensable & sa fructification est continuellement mise en œuvre. Sa perte est vécue comme une « mort » sociale qui peut entraîner celle physique de l’individu.
Pour tisser ces liens nécessaires, un groupe aborigène du désert central australien, les Arandas, se sert de la circulation des cheveux. Ces échanges mettent en évidence le statut particulier du cheveu par rapport au reste du corps. Imputrescible, il peut circuler entre les membres du groupe, comme élément associé à une personne en la représentant. Les cheveux coupés sont offerts, puis tissés dans des ceintures qui serviront lors des différents rituels accomplis lors de la naissance, de l’accouplement ou de la mort.
Les cheveux relient entre eux les membres du groupe formant un réseau d’une forme différente de celle que connaissent les autres sociétés.
À ces questions, pas si anodines qu’elles le paraissent, j’ai trouvé des réponses qui peuvent surprendre.