Regard de Véronik Olivier artiste dans » Troublée du dérisoire ».
» Une si petite chose, dénuée de poids, d’une densité quasi immatérielle. Tissage arachnéen mêlant le rebut destiné à la poubelle à la délicatesse d’un geste répété.
Obsession de Pénélope ou mythe de Sisyphe. Fragments de temps. Encore. Insaisissable durée. Recommencer. Tisser. Tramer.
Tracer les lignes abstraites d’une histoire-humaine seulement.
Je contemple les oeuvres de Josiane Guitard-Leroux et j’entrevois ce qui ne saurait se voir : l’absence.
Le fantôme de la chevelure prenant parfois des airs de toison, échappée des limites d’une transparence qui joue à disparaître.
Soudainement ce presque-rien, cette absence de poids devient pesante. Pesante de significations latentes que sa simplicité plastique voile et dévoile.
Il me conviendrait de glisser une de ses petites oeuvres entre les pages de l’Ecclésiaste; aussi bien de la laisser flotter aux caprices du vent dans un jardin embaumé.
Chevelure, toison…Il y a du frisson dans l’air.
J’ai vu une araignée brune et rousse qui retient le temps dans sa chevelure, de ses doigts lents et silencieux.
Et ce quelle offre aux regards est comme la surface calme et apaisante d’un lac au fond duquel se balance de grandes herbes oubliées et inquiétantes. »