Le cheveu est l’une des rares matières totalement indigeste. Il n’est guère que les mites qui peuvent se nourrir de cheveux.
Les personnes atteintes de trichotillomanie & de trichophagie sont parfois obligées de se faire opérer car leur estomac contient un trichobézoard gastrique.
En Malaisie, dans la partie consacrée à l’Histoire naturelle du musée ethnologique de la ville de Kuching sur l’île de Bornéo, est exposé le squelette d’un grand crocodile anthropophage. Dans une vitrine à côté se trouve un trichobézoard gros comme un ballon ainsi qu’un dentier & une montre. Ils se trouvaient dans l’estomac de ce mangeur d’homme.
Le chasseur qui l’a traqué l’a tué parce qu’il avait dévoré son ami. En le dépeçant il a su avec certitude qu’il avait bien tué le crocodile responsable de cette mort car il a découvert la montre de son ami dans son estomac. Il en a aussi retiré cet incroyable bézoard de cheveux.
Avoir un cheveu sur la langue peut être désagréable, en avoir une boule dans l’estomac doit être insupportable.
Le cheveu est indigeste. Cette histoire un peu macabre illustre l’imputrescibilité des cheveux. Cette qualité est fort précieuse pour moi puisqu’elle permet la conservation de mes réalisations. Elle m’a permis de parler du trichobézoard. Je l’évoque dans mes pièces constituées par des amas de cheveux en forme de boule. L’installation « La panoplie de Pénélope » en présente plusieurs.