Sérendipité

La sérendipité,  » L’art de trouver ce que l’on ne cherche pas, en cherchant ce que l’on ne trouve pas « , comme la définit  Philippe Quéau, a permis plusieurs découvertes inattendues.
Faire de l’échec un atout dans le jeu de la création, se servir de la faille pour inventer, saisir le moment où l’imprévu devient fécond, isoler l’indice qui permet de sortir de l’habitude, voilà ce qu’est la sérendipité.
Deux exemples fameux ont montré que l’erreur & la chute peuvent provoquer bien autre chose que ce qu’elles auraient dû.
Si Stéphanie Tatin avait jeté les pommes qu’elle venait de faire brûler au lieu de les remettre au  four avec la pâte par dessus, nous ne nous régalerions pas de ce dessert.
Si Newton avait continué à regarder chuter les pommes, comme tout le mode avant lui, sans se demander pourquoi la lune n’en faisait pas autant, il n’aurait pas découvert la théorie de la gravitation.
Nous devons aux « accidents heureux » de la sérendipité de nombreuses inventions.
Cela va du roquefort à la pénicilline , en passant pas le laser, le Teflon, la peinture abstraite ou le dripping.

La sérendipité est une découverte faite par hasard dans un état d’esprit particulier, propice au rebond. C’est un mélange de  » sagesse & de chance « .
L’écrivain anglais Horace Walpole a inventé ce terme au XVIIIème siècle en s’inspirant des aventures des trois  » princes de la sérendipité «  qui au cours de leurs voyages firent la découverte par accident & sagacité , de choses qu’ils ne cherchaient pas.
Cette faille est présente dans tout objet, c’est par elle que va s’ouvrir l’à-venir de l’objet. Nous ne savons pas qu’elle existe, nous n’avons pas idée de sa présence, & puis un jour d’invention, elle permet de mettre à jour ce que nous découvrons.
En dérivant le long d’un courant de pensée disséminées au hasard, en ne cherchant rien de particuliers ou en trouvant X alors qu’on cherchait Y, on fait preuve de « sagacité accidentelle ».

Ce grain de sable qui vient enrayer la mécanique, ce cheveu qui vient se mettre sur la soupe, vont rendre possibles des inimaginables l’instant d’avant.

La sérendipité fut le point de départ de mon activité plastique. La révélation du potentiel  artistique   de mes cheveux a eu lieu de façon fortuite. Un hasard que j’ai su saisir.
 » Un jour, n’importe quel jour mais une journée à part, comme l’entame d’une autre chronologie plus intime, profondément personnelle, une jeune femme a regardé vivre ses cheveux d’une façon différente, autre, autrement. »  Pierre Grouix dans «  La Chancellerie«  .